Affaire Grégory : les époux Jacob soupçonnés d’assassinat et mis en examen
Déférés ce vendredi 16 juin 2017 devant le parquet général de Dijon, Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grande-tante de Grégory Villemin, sont bel et bien soupçonnés "d’assassinat" sur la personne de leur petit neveu. Selon une source proche de l’enquête, le qualificatif fait en effet partie des chefs d’infraction de la commission rogatoire ayant entraîné l’interpellation et la garde à vue des deux époux ce mercredi 14 juin Ce vendredi après-midi, Jacqueline Jacob puis Marcel Jacob ont tous deux été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort, puis placés en détention provisoire.

D’après le document que l’Accent bourguignon a pu consulter, les chefs d’infraction de la commission rogatoire mentionnent le qualificatif « d’assassinat », en plus d’une « complicité d’assassinat », une « non-dénonciation de crime », une « non-assistance à personne en danger » et une « abstention volontaire d’empêcher un crime ». Les suspects sont ainsi soupçonnés « d’avoir le 16 octobre 1984 dans le département des Vosges, en tout cas sur le territoire national et depuis un temps non prescrit volontairement donné la mort à Grégory Villemin avec préméditation ».
« Les chefs d’infraction de la commission rogatoire sont généraux. C’est une procédure contre une personne non dénommée. C’est dans ce cadre que sont intervenues les gardes à vue. Les auditions ont eu lieu à la gendarmerie de Dijon », avait indiqué ce jeudi le lieutenant-colonel Dominique Lambert qui dirige la section de recherche de Dijon, selon des propos retranscris par Le Bien public.
La célèbre affaire vieille de 32 ans a connu un nouveau rebondissement ce mercredi avec l’interpellation et la mise en garde à vue par les gendarmes de la section de recherches de Dijon de Marcel Jacob, 71 ans, et de sa femme Jacqueline, 85 ans, oncle et tante de Jean-Marie Villemin, père de l’enfant assassiné. Tous deux ont été interpellé dans le village d’Aumontzey (Vosges). La belle sœur de Jean-Marie Villemin, Ginette Villemin, avait également été placée en garde vue, puis remise en liberté jeudi en fin d’après-midi.
En revanche, les époux Jacob ont été déférés ce vendredi matin devant le parquet général de Dijon, afin d’être présentés à un juge d’instruction. Dans l’après-midi, tous deux ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort puis placés en détention provisoire.
« La qualification retenue recouvre la réalisation d’un acte collectif », a souligné le procureur général de la cour d’appel de Dijon, Jean-Jacques Bosc, lors d’une conférence de presse, avant d’ébaucher le scénario envisagé par les enquêteurs : « Grégory a été enlevé à ses parents. Il a été séquestré et retenu pendant un certain temps jusqu’à sa mort. Les auteurs de l’enlèvement sont les auteurs du crime ». Le magistrat a également précisé que les deux mis en examen avaient « nié toute participation aux faits ».
« Plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime », avait déjà déclaré ce jeudi le procureur général. Il avait également indiqué que Jacqueline Jacob avait été « confondue par le graphologue sur l’unique lettre manuscrite en cursive qui a été expertisée ».
« L’affaire Grégory est une enquête jamais abandonnée qui a constitué un tournant dans l’exercice de la police judiciaire. Elle a été abordée avec beaucoup d’humilité. L’unité de recherches de la gendarmerie de Dijon, commandée par Dominique Lambert qui a mis en place un groupe « cold case », s’est livrée à un travail colossal en recoupant des milliers de pièces via le logiciel Anacrime qui est un support numérique », avait ajouté le général Kim, commandant de la région de gendarmerie de Bourgogne-Franche-Comté.
Le corps sans vie de Grégory Villemin, âgé de 4 ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne le 16 octobre 1984.
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